Territoires
de
paroles
Territoires de paroles, qu’est-ce que c’est ?
Territoires de paroles offre aux artistes un temps d’exploration substantiel et des moyens, hors des impératifs de production, pour explorer en laboratoire les prémisses d’une œuvre.
L’évènement permet aux créateur.trice.s d’ici et d’ailleurs de s’approprier une œuvre de la dramaturgie ou de la littérature contemporaine et de faire émerger sur scène, à la suite d’une période intense de travail, certaines clés d’interprétations, des amorces de mise en scène, des atmosphères. Pour les publics d’ici, c’est une occasion de voir et d’entendre les premières ébauches scéniques d’une œuvre théâtrale.
Ancré dans la volonté du Groupe de la Veillée et du Prospero de jouer avec l’ailleurs, Territoires de paroles répond ainsi au désir d’aller voir ce que les auteurs et les créateurs de différentes provenances peuvent dire de notre monde. Nous souhaitons encourager et pérenniser cette aspiration, en compagnie de metteur.e.s en scène en appétit de prospections.
« Ce n’est pas le moment de prouver quoique ce soit, mais de s’éprouver, et se jeter dans l’essai-erreur, l’essai-succès, l’essai concluant. » — Carmen Jolin

Édition 2021-2022
LA FIN DE
L’HOMME ROUGEUne production du Groupe de la Veillée, dans le cadre de Territoires de paroles. Coprésentation du théâtre Prospero et du Festival international de la littérature (FIL).
Direction Catherine De Léan
Des symboles qui vacillent et, avec eux, tout un mode de vie collectif. Des statues déboulonnées, des enseignes et drapeaux remplacés, des consciences qui se fissurent à mesure que s’imposent de nouvelles valeurs. L’essai de Svetlana Aleksievitch rend compte des bouleversements occasionnés par l’effondrement du régime soviétique sur les populations de l’ex-URSS au début des années 90. Les récits tirés des entrevues menées par la journaliste biélorusse nous permettent d’entrer dans le vécu intime d’êtres anonymes, parties prenantes d’un système qui écrasait alors toute individualité.
AKUTEU
Laboratoire produit par Production AUEN et Le Groupe de la Veillée, dans le cadre de Territoires de paroles, et coprésenté par le théâtre Prospero et le Festival international de la littérature (FIL)
De et par Soleil Launière
Par la mise en voix et corps de son premier texte dramaturgique, Soleil Launière élabore avec finesse un basculement des perspectives. À travers une écriture autobiographique, elle partage son vécu de femme innue qui « blende » facilement dans une société majoritairement blanche. C’est cette position « entre » qu’explore l’artiste en poésie et en mouvement, oscillant entre des pôles opposés… Le corps de l’animal sacrifié et suspendu de ses archives familiales devient aussi celui de la performeuse, s’offrant sur scène à nos regards ; également celui de la femme autochtone, hors scène, qui compose avec les attentes, les perceptions fantaisistes et différentes formes d’objectification.