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Evelyne de la Chenelière et Larissa Corriveau parlent de Membrane
24 janvier 2024

Nous avons discuté avec Larissa Corriveau et Evelyne de la Chenelière en marge de la présentation de notre production Membrane. Les deux actrices jouent mère et fille dans cette pièce de science-fiction, empreinte de sensualité.


Pouvez-vous nous parler de vos personnages?

Larissa Corriveau
J’interprète le personnage de Momo dans la pièce Membrane. C’est une esthéticienne qui est très prisée, très célèbre et reconnue. Elle vit dans un monde du futur où les esthéticien·nes sont des gens qui sont très respectés; c’est un métier très noble. Et pourtant, malgré le fait qu’elle est très reconnue, c’est une femme qui vit recluse, loin des gens, loin des autres. Elle est mystérieuse et en même temps, elle est très, très fragile.

Evelyne de la Chenelière
Je joue le rôle de la mère de Momo. C’est particulier parce que cette mère, dans une grande partie du spectacle, est une absence. Tout à coup, quand elle apparaît incarnée, elle déjoue toutes les idées ou la construction qu’on a pu en faire tout au long du spectacle.
Ce que j’aime dans le personnage de la mère, c’est qu’elle soulève une question, la question millénaire qui existe depuis tous les âges et dans toutes les civilisations, celle du lien entre une mère et sa fille, ce lien complexe, tissé d’amour et de malentendus.

Larissa Corriveau
La mère de Momo est absente de sa vie depuis plusieurs années et elle sent à travers cette non-relation qu’il lui manque quelque chose de fondamental. Sa vie est comme une énigme. Elle sent qu’il lui manque une partie d’elle-même pour réussir à entrer en contact avec le monde et le ressentir. Et quand le réveil ou la révélation va se faire, ça va être assez brutal pour elle. Elle est torturée et, en même temps, très épanouie : c’est vraiment un être de contradiction. C’est très stimulant comme actrice de chercher ce personnage-là!


Pouvez-vous nous parler du travail de mise en scène?

Evelyne de la Chenelière
C’est la première fois que je travaille avec Cédric Delorme-Bouchard. Je suis vraiment fascinée par sa méthode de travail. On est complètement déplacé·es esthétiquement et sensuellement et la trame de fond transcende tous les temps et tous les contextes. On est dans un univers où, évidemment, tout le côté plastique est extrêmement soigné, mais est aussi au service d’un récit foisonnant, passionnant. Il repose sur un univers qu’on pourrait qualifier d’installation visuelle, musicale, quelque chose de très enveloppant et c’est très agréable comme interprète d’évoluer là-dedans.

Larissa Corriveau
Travailler avec Cédric Delorme-Bouchard, c’est une aventure qui est très inspirante parce que Cédric conçoit le théâtre de manière très complète, c’est-à-dire qu’il n’est pas confiné dans une idée de mise en scène. C’est lui qui a créé le dispositif scénographique et la conception d’éclairage donc il nous offre vraiment un espace presque vide, mais qui est très dense aussi dans ce qu’il peut évoquer pour le spectateur·trice. Pour nous les interprètes, c’est vraiment un espace d’expérimentation complet et très stimulant.

© Maxim Paré Fortin

© Maxim Paré Fortin