ÉCOLE DE LA
TRANSGRESSION
« Je célèbre l’enseignement qui favorise la transgression – un mouvement contre et au-delà des limites. C’est un mouvement qui fait de l’éducation une pratique de la liberté. » - bell hooks
Transgresser, c’est travailler sur la frontière sans jamais la traverser. C’est produire de la lumière par un mouvement de friction pour ainsi nommer autrement ce qui nous entoure. À partir de cette prémisse, nous souhaitons élargir la conversation et savoir comment cette idée peut se déployer dans la pratique des artistes.
L’École de la transgression est composée de laboratoires intensifs imaginés conjointement avec des artistes invité·es pour un groupe de 10 à 15 participant·es. Les ateliers sont une occasion pour les artistes qui y participent de mettre en pratique leurs intuitions et idées à travers des dialogues riches et porteurs. Cette école improbable est également un espace de transfert et de transmission qui donne aux créateur·trices et metteur·euses en scène un accès à des outils et des savoirs afin d’embrasser la création autrement. Entre théorie et pratique, ils permettent d’envisager le travail artistique et le monde qui l’entoure comme un tout à définir et à redéfinir sans cesse.

Atelier #1 - Mélanie Demers (11 au 15 mars 2024)
Artiste multiplateforme, Mélanie Demers fonde sa compagnie MAYDAY en 2007. Elle y explore le lien puissant entre le poétique et le politique. Après Les Angles morts (2006) et Sauver sa peau (2008), elle crée Junkyard/Paradis (2010), Goodbye (FTA, 2012), puis MAYDAY remix (2014), où elle pousse plus loin le mariage des genres et l’hybridation des formes. Sa fascination pour la cohabitation du mot et du geste se cristallise avec WOULD (2015), qui lui permet de remporter le Prix de la meilleure œuvre chorégraphique, décerné par le Conseil des arts et des lettres du Québec dans le cadre des Prix de la danse de Montréal 2015.
En 2016, Mélanie Demers amorce un nouveau cycle avec Animal Triste et Icône Pop, deux pièces qu’elle présente des deux côtés de l’Atlantique. L’année suivante, elle est invitée à travailler avec la compagnie Skånes Dansteater, à Malmö (Suède) pour la création de Something About Wilderness. Toujours sur une lancée, elle amorce, en 2018, le projet chorégraphique international Danse Mutante. Prenant racine à Montréal et se déployant sur trois continents, l’œuvre réinvente le concept de cocréation avec les contributions de trois autres chorégraphes : Ann Liv Young (États-Unis), Kettly Noël (Mali) et Ann Van den Broek (Anvers/ Rotterdam). L’œuvre à quatre têtes se conclut sous forme de marathon, à l’Agora de la danse, en septembre 2019. Enfin, en 2020, la chorégraphe imagine Post Coïtum, une pièce sur la chute de notre civilisation, qu’elle abandonnera en raison de la pandémie. De ce deuil naîtra La Goddam Voie Lactée, inspirée de l’inachèvement, de l’inattendu et de l’imprévisible. La pièce pour cinq interprètes féminines, coproduite par le FTA et l’Agora de la danse, a vu le jour au FTA, en mai 2021. Grâce à cette oeuvre, l’artiste s’est vue remettre le Grand Prix de la danse de Montréal 2021, présenté par Québecor et la Ville de Montréal, à l’automne de l’année. Elle a présenté Déclarations au Théâtre Prospero lors de la saison 2022-2023.
En parallèle à sa pratique artistique, Mélanie Demers enseigne la danse, entre autres, au Kenya, au Niger, au Brésil et en Haïti et dans les grandes écoles de théâtre à Montréal. Elle a présenté ses œuvres dans une quarantaine de villes en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie. Ses pièces suscitent actions et réflexion et invitent à la transformation.

Atelier #2 - Antoine Defoort (22 au 26 avril 2024)
Bonjour, bienvenue dans ma biographie.
Tout d’abord, je voudrais dire que ça me met légèrement mal à l’aise que vous ayez à lire ma biographie, c’est pas que je trouve ça follement intéressant, mais bon ça fait partie des documents habituellement requis pour les supports de communication et je voudrais pas être désagréable avec mes interlocuteur·trices, alors voilà, j’ai fait une biographie.
Je suis né en 1978.
Bien plus tard, (mettons, en mars 2001), après avoir constaté que je ne savais pas vraiment pourquoi je m’étais lancé dans des études de mathématiques, j’ai réalisé que non seulement j’aimais ça voir des spectacles, mais qu’en plus, au fond, un spectacle, c’était juste : on vient, on s’assoit, et des gens, qui ont préalablement préparé des trucs, nous les montrent.
Aaaah. Et alors c’est con mais dit comme ça, ça m’a bien donné envie d’essayer d’en faire.
Et donc, depuis 2005, j’ai une pratique qu’on pourrait qualifier sans rougir d’expérimentale, au sens d’essayer des trucs.
Et puis j’aime essayer d’aborder les choses avec un sérieux et un engagement TOTAL, que l’on va tâcher de combiner SIMULTANÉMENT avec une désinvolture et une autodérision ABSOLUE, et toute la difficulté se loge dans la simultanéité.
Et donc notamment, parfois seul, parfois avec des ami·es, j’ai//on a essayé de faire de la musique avec des ballons de foot et des paysages (CHEVAL - 2008), de faire un spectacle de science-fiction en boucle pendant 4h (&&&&& & &&& - 2009), de fabriquer une piscine à balle gravées d’aphorismes stoïciens (France Distraction / Les Thermes - 2012), de jouer à réinventer tout depuis le début (Germinal - 2012), d’imaginer les droits d’auteur comme si c’était une montagne (Un faible degré d’originalité - 2016) ou d’exploiter la magie paradoxale pour renouveler les modalités du débat politique (Elles Vivent - 2021)
En 2010, j’ai cofondé avec des collègues ce qui est devenu aujourd’hui L’Amicale, une plateforme coopérative de production qu’on essaye de designer et bricoler ensemble pour en faire une sorte de safe space pour que des créateur·trices / producteur·trices fabriquent de beaux projets en se serrant les coudes.
Critères d’admissibilité
- Être un·e artiste professionnel·le;
- Développer une pratique comme créateur·trice;
- Être disponible tous les jours des ateliers (du 11 au 15 mars et du 22 au 26 avril 2023).
La participation inclut :
- Le matériel nécessaire aux ateliers;
- Un dîner offert lors des dix journées d’atelier;
- Des invitations aux premières des spectacles de la saison 2023 du Prospero.
Coût : 180$ (+ taxes)
Le Prospero se donne comme objectif de créer un groupe hétérogène composé de participant·es d’âges, de genres, de provenances et de pratiques diverses.
Pour participer, faites parvenir une lettre d’intention exprimant clairement vos attentes et et un résumé de votre pratique ainsi qu’un curriculum vitae à l’adresse [email protected].
L’appel de candidature sera lancé au cours de l’automne 2023

SAISON 2022-2023
Atelier #1 - Nini Bélanger → 6 au 10 février 2023
Nini Bélanger est metteuse en scène. À sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en 2005, elle fonde Projet MÛ, compagnie avec laquelle elle réalise des œuvres fortes tant pour les adultes que pour la jeunesse, en employant un mode de création par cycles : le Cycle de la perte, dont fait partie Beauté chaleur et mort et le Cycle de l’adresse. Ce mode de production lui permet de creuser une démarche en créant dans la continuité, tant au niveau des enjeux abordés que de l’équipe de concepteur·trices. Travaillant étroitement avec l’auteur Pascal Brullemans, le duo utilise l’acte théâtral pour porter une réflexion sur des questions sociales en traçant un chemin qui va de l’intime au collectif. Ensemble, les créateur·trices tentent de modifier la position du·de la spectateur·trice pour l’interpeller, parfois de manière crue, mais toujours dans un esprit d’ouverture et de dialogue. En 2015, elle crée Plaza dans le cadre du Festival TransAmériques, un déambulatoire à la Plaza Côte-des-Neiges, dans le quartier le plus multiethnique de Montréal. L’année 2022 est l’occasion pour Nini Bélanger d’aborder un tout nouveau cycle de création intitulé Contempler la défaite.
Atelier #2 - Gurshad Shaheman → 12 au 16 juin 2023
Gurshad Shaheman a été formé à l’École régionale d’acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). Il détient aussi un master 2 de littérature comparée obtenu à Paris VIII sur la traduction de la poésie persane. Depuis 2012, Gurshad Shaheman écrit et interprète ses propres performances. Sa trilogie, Pourama Pourama, toujours en tournée, est publiée aux éditions Les Solitaires Intempestifs. En 2018, il crée au Festival d’Avignon Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète, spectacle écrit à partir de récits de réfugiés LGBT issu·es du Moyen-Orient, rencontré·es à Athènes et à Beyrouth. En 2019, il crée sa compagnie La Ligne d’Ombre, implantée dans les Hauts-de-France. Artiste associé au théâtre Les Tanneurs à Bruxelles, Gurshad Shaheman y crée en 2020 Silent Disco, projet citoyen mené avec de jeunes gens en rupture avec leurs familles. En janvier 2021, l’artiste écrit et met en scène Les Forteresses, spectacle toujours en tournée. Le livre a obtenu en 2022 le Prix de la Librairie théâtrale et est nommé à trois autres prix littéraires : le Prix de la littérature dramatique de l’Artcena, le Prix Sony Labou Tansi et le Prix Koltès du TNS. En tant que pédagogue, il intervient à l’ERACM, dans divers conservatoires en France, ainsi que dans l’antenne belge du Cours Florent à Bruxelles.
Première cohorte
- Marc-Antoine Brisson
- Sébastien David
- Christian Fortin
- Margarita Herrera Dominguez
- Jeane Landry-Proulx
- Marie-Ève Lefebvre
- Lionel Lehouillier
- Mathieu Leroux
- Alex Miron-Dauphin
- Camille Paré-Poirier
- Sona Pogossian
- Cha Raoutenfeld
- Mathieu Renaud