ÉCOLE DE LA
TRANSGRESSION

« Je célèbre l’enseignement qui favorise la transgression – un mouvement contre et au-delà des limites. C’est un mouvement qui fait de l’éducation une pratique de la liberté. » - bell hooks


Transgresser, c’est travailler sur la frontière sans jamais la traverser. C’est produire de la lumière par un mouvement de friction pour ainsi nommer autrement ce qui nous entoure. À partir de cette prémisse, nous souhaitons élargir la conversation et savoir comment cette idée peut se déployer dans la pratique des artistes.

L’École de la transgression est composée de laboratoires intensifs imaginés conjointement avec des artistes invité·es pour un groupe de 10 à 15 participant·es. Les ateliers sont une occasion pour les artistes qui y participent de mettre en pratique leurs intuitions et idées à travers des dialogues riches et porteurs. Cette école improbable est également un espace de transfert et de transmission qui donne aux créateur·trices et metteur·euses en scène un accès à des outils et des savoirs afin d’embrasser la création autrement. Entre théorie et pratique, ils permettent d’envisager le travail artistique et le monde qui l’entoure comme un tout à définir et à redéfinir sans cesse.

Cohorte 2023-2024

  • Pauline Ben Guigui
  • Daphnée Bérubé
  • Mathilde Benignus
  • Annie Darisse
  • Nine Desbaillet
  • Valéry Drapeau
  • Clémence Dufresne-Deslières
  • Sarah Laurendeau
  • Evelyne Londei-Shortall
  • Lori Pfiko
  • Marie Reid
  • Alexia Vinci

Atelier #1 - Mélanie Demers (11 au 15 mars 2024)

Artiste multidisciplinaire, Mélanie Demers fonde à Montréal la compagnie MAYDAY en 2007, explorant le lien puissant entre le poétique et le politique. L’ensemble de ses œuvres a été créé dans cette perspective. Avec chaque nouvelle création, elle approfondit son engagement envers les œuvres aux inspirations multiples et les formes hybrides. Sa fascination pour l’interaction entre le mot et le geste s’est cristallisée avec WOULD (2015), qui a remporté le prix CALQ de la meilleure chorégraphie. En 2016, Mélanie Demers entame un nouveau cycle de création avec Animal Triste et Icône Pop ; les deux œuvres ont fait l’objet d’une tournée internationale. En 2017, Laïla Diallo invite Mélanie Demers à travailler à ses côtés à titre de chorégraphe invitée au Skånes Dansteater de Malmö (Suède) pour la création de Something About Wilderness.

Après le succès de l’ambitieux projet Danse Mutante sur scène, La Goddam Voie Lactée (2021), Confession Publique (2021) et Cabaret Noir (2022) entrent sous les feux de la rampe dans divers lieux et festivals prestigieux. En 2021, Mélanie Demers reçoit le Grand Prix de la danse de Montréal, qui reconnaît la marque unique qu’elle laisse sur son époque. L’année suivante, elle reçoit le prix CALQ de la meilleure chorégraphie pour Confession Publique et Angélique Willkie reçoit le prix de la meilleure interprétation pour la même œuvre lors de la cérémonie des Prix de la danse de Montréal 2022.

Enfin, elle se tourne vers le théâtre et met en scène la pièce Déclarations de l’auteur acclamé Jordan Tannahill. En avril 2023, Mélanie Demers est finaliste du prix Jovette-Marchessault. Son expertise dans le mouvement l’amène à accompagner des metteur·ses en scène et à enseigner dans les plus grandes écoles de théâtre du Canada. Mélanie Demers est présente dans des émissions de radio et de télévision, offrant ainsi des occasions régulières au public de la retrouver. En 2024, Mélanie Demers co-créée et monte sur les planches de ESPACE GO dans Affaires Intérieures. Son travail sera encore une fois reconnu par ses pairs qui lui remettront le Prix du Centre national des Arts dans le cadre des Prix du Gouverneur général pour les Arts du Spectacle au printemps 2024.

À ce jour, elle a chorégraphié trente pièces qui ont été présentées dans une quarantaine de villes d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie.

Atelier #2 - Antoine Defoort (22 au 26 avril 2024)

Bonjour, bienvenue dans ma biographie.

Tout d’abord, je voudrais dire que ça me met légèrement mal à l’aise que vous ayez à lire ma biographie, c’est pas que je trouve ça follement intéressant, mais bon ça fait partie des documents habituellement requis pour les supports de communication et je voudrais pas être désagréable avec mes interlocuteur·trices, alors voilà, j’ai fait une biographie.
Je suis né en 1978.

Bien plus tard, (mettons, en mars 2001), après avoir constaté que je ne savais pas vraiment pourquoi je m’étais lancé dans des études de mathématiques, j’ai réalisé que non seulement j’aimais ça voir des spectacles, mais qu’en plus, au fond, un spectacle, c’était juste : on vient, on s’assoit, et des gens, qui ont préalablement préparé des trucs, nous les montrent.
Aaaah. Et alors c’est con mais dit comme ça, ça m’a bien donné envie d’essayer d’en faire.
Et donc, depuis 2005, j’ai une pratique qu’on pourrait qualifier sans rougir d’expérimentale, au sens d’essayer des trucs.

Et puis j’aime essayer d’aborder les choses avec un sérieux et un engagement TOTAL, que l’on va tâcher de combiner SIMULTANÉMENT avec une désinvolture et une autodérision ABSOLUE, et toute la difficulté se loge dans la simultanéité.

Et donc notamment, parfois seul, parfois avec des ami·es, j’ai//on a essayé de faire de la musique avec des ballons de foot et des paysages (CHEVAL - 2008), de faire un spectacle de science-fiction en boucle pendant 4h (&&&&& & &&& - 2009), de fabriquer une piscine à balle gravées d’aphorismes stoïciens (France Distraction / Les Thermes - 2012), de jouer à réinventer tout depuis le début (Germinal - 2012), d’imaginer les droits d’auteur comme si c’était une montagne (Un faible degré d’originalité - 2016) ou d’exploiter la magie paradoxale pour renouveler les modalités du débat politique (Elles Vivent - 2021)

En 2010, j’ai cofondé avec des collègues ce qui est devenu aujourd’hui L’Amicale, une plateforme coopérative de production qu’on essaye de designer et bricoler ensemble pour en faire une sorte de safe space pour que des créateur·trices / producteur·trices fabriquent de beaux projets en se serrant les coudes.

SAISON 2022-2023

Atelier #1 - Nini Bélanger → 6 au 10 février 2023

Nini Bélanger est metteuse en scène. À sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en 2005, elle fonde Projet MÛ, compagnie avec laquelle elle réalise des œuvres fortes tant pour les adultes que pour la jeunesse, en employant un mode de création par cycles : le Cycle de la perte, dont fait partie Beauté chaleur et mort et le Cycle de l’adresse. Ce mode de production lui permet de creuser une démarche en créant dans la continuité, tant au niveau des enjeux abordés que de l’équipe de concepteur·trices. Travaillant étroitement avec l’auteur Pascal Brullemans, le duo utilise l’acte théâtral pour porter une réflexion sur des questions sociales en traçant un chemin qui va de l’intime au collectif. Ensemble, les créateur·trices tentent de modifier la position du·de la spectateur·trice pour l’interpeller, parfois de manière crue, mais toujours dans un esprit d’ouverture et de dialogue. En 2015, elle crée Plaza dans le cadre du Festival TransAmériques, un déambulatoire à la Plaza Côte-des-Neiges, dans le quartier le plus multiethnique de Montréal. L’année 2022 est l’occasion pour Nini Bélanger d’aborder un tout nouveau cycle de création intitulé Contempler la défaite.



Atelier #2 - Gurshad Shaheman → 12 au 16 juin 2023

Gurshad Shaheman a été formé à l’École régionale d’acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). Il détient aussi un master 2 de littérature comparée obtenu à Paris VIII sur la traduction de la poésie persane. Depuis 2012, Gurshad Shaheman écrit et interprète ses propres performances. Sa trilogie, Pourama Pourama, toujours en tournée, est publiée aux éditions Les Solitaires Intempestifs. En 2018, il crée au Festival d’Avignon Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète, spectacle écrit à partir de récits de réfugiés LGBT issu·es du Moyen-Orient, rencontré·es à Athènes et à Beyrouth. En 2019, il crée sa compagnie La Ligne d’Ombre, implantée dans les Hauts-de-France. Artiste associé au théâtre Les Tanneurs à Bruxelles, Gurshad Shaheman y crée en 2020 Silent Disco, projet citoyen mené avec de jeunes gens en rupture avec leurs familles. En janvier 2021, l’artiste écrit et met en scène Les Forteresses, spectacle toujours en tournée. Le livre a obtenu en 2022 le Prix de la Librairie théâtrale et est nommé à trois autres prix littéraires : le Prix de la littérature dramatique de l’Artcena, le Prix Sony Labou Tansi et le Prix Koltès du TNS. En tant que pédagogue, il intervient à l’ERACM, dans divers conservatoires en France, ainsi que dans l’antenne belge du Cours Florent à Bruxelles. 

Première cohorte

  • Marc-Antoine Brisson
  • Sébastien David
  • Christian Fortin
  • Margarita Herrera Dominguez
  • Jeane Landry-Proulx
  • Marie-Ève Lefebvre
  • Lionel Lehouillier
  • Mathieu Leroux
  • Alex Miron-Dauphin
  • Camille Paré-Poirier
  • Sona Pogossian
  • Cha Raoutenfeld
  • Mathieu Renaud