Mot de
la direction

Rassemblé·es, enlacé·es, main dans la main, bras dessus bras dessous, inséparables devant l’adversité, nous résistons pour la suite du monde. Après tout, être ensemble, c’est révolutionnaire.



La saison 24-25 s’entame sous le signe de la solidarité et c’est plus nombreux·ses que jamais que nous nous retrouvons, sur scène comme dans la salle. En effet, vous nous avez fréquentés si assidûment la saison dernière que nous avons fracassé nos records d’assistance avec un taux d’occupation de plus de 92%.

Votre appétit pour des propositions à la frontière du radical et du populaire ne se dément pas et nous donne le courage de questionner davantage les limites afin d’explorer l’idée de la transgression. Bien que ce soit une posture franchement insécurisante pour une institution, envisager nos choix sous cet angle est un moteur puissant.

Ce qui est formidable avec cette idée, c’est qu’elle appelle la transformation et le renouvellement. Elle est l’antithèse de la stagnation puisque sa mise en action déplace sans cesse les frontières et induit un état de redéfinition permanent. La transgression n’est pas une fin en soi, c’est le début de quelque chose d’autre. Elle nous permet de plonger tête première de les zones grises, d’éclairer la complexité et d’y voir des nuances insoupçonnées. En somme, nous espérons que cette façon de faire sera un rempart contre les habitudes en tout genre.

En ce sens, le premier contact que vous aurez avec les œuvres de cette nouvelle saison sera sans doute par le truchement des visuels. Jusqu’ici, nous nous sommes employé·es à désacraliser, à manipuler, à triturer les portraits, entre autres, pour transmettre tout le concret du travail que nous faisons au quotidien et pour y transposer l’irrévérence qui anime notre lieu.

En rassemblant les morceaux de cette troisième programmation, nous tentions de recréer cette texture désinvolte quand nous avons eu une impulsion, le sentiment que nous devions prendre une autre direction. Sur un coup de tête, nous avons jeté par-dessus bord tout ce que nous avions prévu. Parce que nous avons la sensation que le monde s’envenime et que notre cohabitation s’effrite, il nous a semblé nécessaire de ne pas placarder la ville avec davantage de bruit, mais plutôt d’y disséminer une forme de solidarité, de tendre la main, comme une invitation pour imaginer la suite, ensemble.

Avec ce constat, nous avons fait table rase de la plupart des portraits solos pour rassembler des paires. Ensemble, elles forment une joyeuse ribambelle d’humain·es, comme une armée prête à réenchanter nos imaginaires. Iels sont là, iels résistent, bien vivant·es, les bras ouverts. Iels portent des créations vibrantes, bouleversantes et surtout profondément humanistes. Mais n’ayez crainte, cette tendresse soudaine n’a d’égal que le mordant des propositions à l’affiche.

En plus des formidables nouvelles créations proposées, vous aurez la chance de voir des spectacles remarquables qui ont été créés récemment, mais dont la courte diffusion n’a pas permis à un large public d’y assister. Nous créons ces occasions afin que ces spectacles à la théâtralité exceptionnelle puissent être vus par le plus grand nombre.

En ce sens, suite au succès de la tarification accessible, le Prospero maintient telle quelle sa politique de prix, et ce, sans augmentation. Ainsi, chacun·e est encore libre de choisir le tarif le mieux adapté à sa situation, et ce, tant pour les billets à la carte que pour les abonnements.

Et enfin, parce que nous souhaitons que nos murs soient traversés de milles idées, nous déployons une série d’activités satellites : une nouvelle mouture de l’École de la transgression, de nouvelles rencontres publiques et un programme de résidences ici et à l’international. Sans compter que la saison débutera avec la toute première édition du Festival des Faubourgs dont la programmation gratuite est commissariée conjointement par les lieux culturels phares du quartier Centre-Sud.

Tout est en place pour faire de la saison 24-25 le lieu de tous les possibles.



Soyez des nôtres !



Philippe Cyr et Vincent de Repentigny