Mot de
la direction
Ça peut paraître un étrange moment pour rejoindre la vie d’un théâtre.
Un moment où on se dit que les idées sont ensevelies par des considérations proches de la survie, où les idéaux ne trouvent plus les bras pour les supporter.
On pourrait se dire que l’avenir est ailleurs.
Et pourtant.
Nous sommes légion à croire qu’en mettant les pieds dans un théâtre nous sommes exactement au bon endroit. À preuve, en montant les escaliers du Prospero, la vie est frappante, bourdonnante même. À chaque tournant on croise ceux et celles qui portent des projets en devenir. Et puis au dernier étage, on y trouve une toute nouvelle équipe qui anime ce lieu de création. Tous ces gens ont choisi de déployer leurs forces vives ici. Autant d’humains coude à coude formant tout un monde de possibles.
Nous ne sommes pas en train de nous relever, nous construisons demain avec fougue et passion. Et si les dernières années nous ont égratignées, les prochaines sont l’occasion de rêver large et mieux.
Et ça commence dès aujourd’hui. La saison 22-23 se révèle comme l’embryon de notre futur. Elle est animée par une superbe quantité de souhaits. Elle déborde d’envies, elle est teintée de nos utopies à la fois primitives et confirmées, traversée de contradictions que nous nous employons à magnifier.
En déséquilibre sur les limites, nous tanguons avec les frontières. Une façon de mieux comprendre les contours d’un monde sur le point d’expirer puis de lui inventer de nouveaux paradigmes.
Dans l’antichambre de tout ce qu’il y a à venir, nous fabriquons le radical et le populaire, l’esthétique et le politique, l’ici et l’ailleurs. La source d’un alliage étonnant qui célèbre la transgression sous toutes ses formes.
Que la traversée soit exaltante.
Philippe, Vincent et toute l’équipe du Prospero
