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Accord pièce et livres : 10 suggestions de lecture!
3 octobre 2022

Nous avons demandé à nos amies de La Livrerie des suggestions de lecture pour accompagner chacun des spectacles présentés actuellement au Théâtre Prospero.

Voici leurs suggestions de livres dont les thèmes s’apparentent, de près ou de loin, à ceux des pièces Mademoiselle Agnès et Le gardien des enfants.

Mademoiselle Agnès de Rebekka Kricheldorf, dans une mise en scène de Louis-Karl Tremblay

La trajectoire des confettis de Marie-Ève Thuot
Roman choral dans lequel s’alternent personnages et époques et dont le point central est à la fois une quête amoureuse, mais aussi une critique acerbe de cet impératif social : comment être au monde de manière intègre et comment récuser l’hypocrisie.

Impromptu de Catherine Mavrikakis
Satire du milieu intellectuel et littéraire québécois qui critique l’admiration béate de ce dernier pour la culture littéraire européenne. Ce récit, qui met en scène une étudiante candidement éblouie par son mentor, le professeur Mueller-Stahl, se moque également de celui-ci en mettant de l’avant sa grandeur déchue et son mépris impérialiste.

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson
Être loin de tout et de tous. Être près du lac Baïkal, des chiens. Être prêt à se découvrir dans le souffle du vent, dans le froid et la glace qui craque comme une explosion. Trouver la paix dans le chant des mésanges sur le bord de la fenêtre, dans l’écriture et la lecture, dans la vodka aussi. « Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence. »

Walden ou La vie dans les bois de H.D. Thoreau
Une vie éloignée de la civilisation, mais près du cœur, nichée dans le cœur de la nature et, par extension, dans celui de la nature humaine puisque l’une et l’autre sont liées. « J’ai, pour ainsi dire, mon soleil, ma lune et mes étoiles, et un petit univers à moi tout seul. »

Le gardien des enfants de Charles Voyer, dans une mise en scène de JJ Houle

Les pénitences de Alex Viens
Elle s’est dit : je sonne, je dépose le paquet et je pars, rapidement. Cependant, quand son père ouvre la porte, c’est perdu : elle entre dans l’appartement de reculons même si son instinct lui dit de fuir. Mais peut-être a-t-il changé? Peut-être que les choses se passeront différemment? Ce huis clos ramène la narratrice sur un terrain trop souvent arpenté, où la musique de son enfance est la même, toujours aussi envoutante, or c’est elle, cette fois-ci, qui mènera le bal.

Mélasse de fantaisie de Francis Ouellette
Un roman sur l’enfance abimée et la violence; une violence parfois vicieuse et perverse, parfois infligée par impatience et par instinct de survie et parfois, parce que c’est la seule chose qu’on connait. Dans cette réalité concrète et cruelle s’immisce un filet de douceur et de lumière issu du rêve, du merveilleux et de cette force puisée dans l’imagination et grâce à laquelle le narrateur se répare et se construit.

Tu aimeras ce que tu as tué de Kevin Lambert
Chicoutimi, ville délétère qui mange ses enfants, les laboure, les oublie, les sacrifie. Une ville et une époque stériles. Faldistoire, Sylvie, Sébastien et Almanach sont tous et toutes issu·es de ces familles malades et contagieuses et tentent, certain·es en vain, de s’en échapper. Mais de ce charnier toxique émerge et s’organise, se glisse et se meut quelque chose d’indicible, venu pour venger l’enfance torturée.

Survivaces de Geneviève Rioux
Un recueil de poésie qui expose la violence comme elle est, dans son caractère répétitif, se nourrissant d’elle-même, reprenant sans cesse la même trame narrative et se justifiant, et s’enorgueillissant. Or, dans ce recueil se trouve surtout une prise de parole, forte et solide, qui est donnée à la survie, à la vie après le traumatisme de la violence. Et cette parole est multitude, elle court, sauvage et libérée, déliée et puissante.

Filibuste de Frédérique Côté
Ce drame familial qui, de prime abord, nous parait banal et commun par ces scènes de soupers de famille lourds et tendus devient éminemment personnel, voire universel. Au travers de ces séances dominicales de doléances, de moqueries et de trahisons se dessine la terrifiante nécessité de trouver un sens à tout cela, de faire résonner l’absurdité et le mal-être autrement, afin de se trouver soi-même et essayer de s’épanouir.

Cinq filles perdues à tout jamais de Kim Fu
Lorsque cinq jeunes campeuses se retrouvent esseulées sur une île, elles n’ont d’autres choix que de réveiller l’instinct de survie tapi en elles. Et ce moment crucial de leur enfance devient un point d’ancrage pour certaines et point de fuite pour d’autres. Jusqu’où les décisions prises face à l’adversité influencent-elles l’adulte que l’on deviendra?