Cabaret Noir

Théâtre de Quat’Sous
25 février au 1er mars 2025

Idéation, mise en scène et chorégraphie
Mélanie Demers, avec la précieuse collaboration des interprètes

Interprétation
Clauter Alexandre, Florence Blain Mbaye, Paul Chambers, Mélanie Demers, Stacey Désilier, Fabrice Yvanoff Sénat

25 février au 1er mars 2025

Résumé

« Je célèbre en toute chose cette peau. Je m’enorgueillis de ce manteau duquel on ne peut s’échapper. Parfaitement drapée. Je suis désormais noire et verticale. » - Mélanie Demers

D’Aimé Césaire à Martin Luther King, en passant par Dany Laferrière, Tintin au Congo ou encore Lance et compte, des voix s’élèvent, se superposent. Des extraits d’œuvres marquantes résonnent dans une succession de tableaux, sur une scène qui devient tour à tour terrain de jeu, arène et agora. Le jazz de Nina Simone rencontre les berceuses haïtiennes. La logorrhée d’Othello côtoie les monologues des films de Spike Lee. Tout y passe : clichés, folklore, préjugés, textes fondateurs et scènes emblématiques. À la fois happening, célébration et plaidoyer, Cabaret Noir est conçu comme un pont vers l’autre, en réponse à des années d’assujettissement et de silence collectif.

Accompagnée de sa fidèle collaboratrice Angélique Willkie, et avec la complicité des interprètes, la chorégraphe et artiste multidisciplinaire Mélanie Demers a remonté la rivière culturelle de ce qui la constitue. Elle s’est entourée de créateur·rices provenant de disciplines et d’origines ethnoculturelles différentes pour aller à la rencontre des souvenirs et des avenirs qui ont forgé leurs identités. Le contenu du spectacle est donc généré par ces formidables interprètes soir après soir dans une chronologie réinventée de façon spontanée. Le fond et la forme s’amalgament et témoignent de l’expérience d’être noir·e. Cette quête se révèle être un grand brassage d’idées percutant, tantôt festif, tantôt bouleversant.

Avec sa compagnie MAYDAY, Mélanie Demers crée des œuvres singulières et engagées qui reflètent les préoccupations contemporaines avec une grande liberté. Après l’Agora de la danse, le Théâtre français du CNA et le Théâtre de Verdure, Cabaret Noir est maintenant présenté pour 5 représentations au Théâtre de Quat’Sous.

En savoir plus : Théâtre de Quat’Sous

  • Idéation, mise en scène et chorégraphie

    Mélanie Demers avec la précieuse collaboration des interprètes

  • Interprètes

    Clauter Alexandre, Florence Blain Mbaye, Paul Chambers, Mélanie Demers, Stacey Désilier, Fabrice Yvanoff Sénat

  • Invité spécial

    Vlad Alexis

  • Lumières

    Paul Chambers

  • Costumes

    Sophie El Assaad

  • Musique originale

    Anglesh Major et Florence Blain Mbaye

  • Montage musical

    Anglesh Major

  • Dramaturgie

    Angélique Willkie

  • Direction des répétitions

    Anne-Marie Jourdenais

  • Direction technique

    Samuel Thériault

  • Assistance à la direction technique et régie

    Radwan Ghazi Moumneh

  • Direction de production

    Dominique Sarrazin

  • Production

    MAYDAY

  • Coproduction

    Prospero, l’Agora de la danse et le Théâtre français du CNA

Ce projet a reçu le soutien de la Fondation Cole

Remerciements

Carmen Jolin, Francine Bernier, Mani Soleymanlou et tous nos généreux.ses coproducteur·rices et collaborateur·trices. Timothy Rodrigues. Et merci aussi à toutes les lignées d’ancêtres, d’artistes, d’activistes auxquelles nous sommes allé·es puiser.

Mélanie Demers

Artiste multidisciplinaire, Mélanie Demers fonde à Montréal la compagnie MAYDAY en 2007, explorant le lien puissant entre le poétique et le politique. L’ensemble de ses œuvres a été créé dans cette perspective. Avec chaque nouvelle création, elle approfondit son engagement envers les œuvres aux inspirations multiples et les formes hybrides. Sa fascination pour l’interaction entre le mot et le geste s’est cristallisée avec WOULD (2015), qui a remporté le prix CALQ de la meilleure chorégraphie. En 2016, Mélanie Demers entame un nouveau cycle de création avec Animal Triste et Icône Pop ; les deux œuvres ont fait l’objet d’une tournée internationale. En 2017, Laïla Diallo invite Mélanie Demers à travailler à ses côtés à titre de chorégraphe invitée au Skånes Dansteater de Malmö (Suède) pour la création de Something About Wilderness.

Après le succès de l’ambitieux projet Danse Mutante sur scène, La Goddam Voie Lactée (2021), Confession Publique (2021) et Cabaret Noir (2022) entrent sous les feux de la rampe dans divers lieux et festivals prestigieux. En 2021, Mélanie Demers reçoit le Grand Prix de la danse de Montréal, qui reconnaît la marque unique qu’elle laisse sur son époque. L’année suivante, elle reçoit le prix CALQ de la meilleure chorégraphie pour Confession Publique et Angélique Willkie reçoit le prix de la meilleure interprétation pour la même œuvre lors de la cérémonie des Prix de la danse de Montréal 2022.

Enfin, elle se tourne vers le théâtre et met en scène la pièce Déclarations de l’auteur acclamé Jordan Tannahill. En avril 2023, Mélanie Demers est finaliste du prix Jovette-Marchessault. Son expertise dans le mouvement l’amène à accompagner des metteur·ses en scène et à enseigner dans les plus grandes écoles de théâtre du Canada. Mélanie Demers est présente dans des émissions de radio et de télévision, offrant ainsi des occasions régulières au public de la retrouver. En 2024, Mélanie Demers co-créée et monte sur les planches de ESPACE GO dans Affaires Intérieures. Son travail sera encore une fois reconnu par ses pairs qui lui remettront le Prix du Centre national des Arts dans le cadre des Prix du Gouverneur général pour les Arts du Spectacle au printemps 2024.

À ce jour, elle a chorégraphié trente pièces qui ont été présentées dans une quarantaine de villes d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie.

Photo du spectacle

Photos des artistes

Mot de Mélanie Demers, chorégraphe et directrice artistique de la compagnie MAYDAY

« Cabaret Noir est à la fois une célébration autour du concept de la négritude et un espace pour ne pas se laisser encapsuler et essentialiser par la construction limitée de cette noircité, de cette sombritude.
Puisqu’il n’est pas possible d’échapper à notre corps, pourquoi ne pas honorer cette condition, cette identité, ce fardeau, cette beauté. Avec ce terrain de jeu qui nous est offert, à la fois champs de coton et arène de cirque, entre essai et cabaret, on se lance yeux fermés, poings levés.
Grand-messe, happening et plaidoyer, Cabaret Noir est un clin d’œil à la désinvolture de Cabaret neiges noires et à l’insouciance des bals nègres du Paris des années 30.
On se joue des clichés, du folklore, des préjugés. On convoque les mots de Frantz Fanon, de Nina Simone, de Dany Laferrière et de Spike Lee. On laisse le discours se construire et se contredire. On y observe comment une enveloppe corporelle a le pouvoir d’aiguiser les instincts et de dicter les destins.
À une époque où l’on peut prétendre tout à la fois à la trajectoire de George Floyd et celle de Barack Obama, Cabaret Noir est un espace profane et sacré pour réclamer le droit de se dire, de se raconter, de s’inventer et ultimement, ne pas se laisser définir par une quelconque autorité. »

Dans les médias

  • ★★★★
    Mélanie Demers, récipiendaire du Grand prix de la danse de Montréal en 2021 pour son spectacle La goddam voie lactée, […] montre qu’elle a encore beaucoup de choses à dire, et le fait, encore une fois, avec pertinence et intelligence, évitant les écueils et les sentiers battus.

  • La mise en scène évite les temps morts en meublant de musique l’espace entre les divers numéros et en construisant un crescendo esthétique allant du plus épuré au spectaculaire, et trouvant écho dans les changements apportés à la scénographie et aux costumes. Soulignons tout de même quelques moments forts, pour ne pas dire renversants, créés par les polyvalent·es interprètes Vlad Alexis, Florence Blain Mbaye et Anglesh Major dans des numéros dénonçant le racisme systémique québécois, entre autres.