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jeudi 20 | 20 h |
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décembre 2025 | |
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samedi 6 | 15 h |
Résumé
« À nouveau seule, quelque chose m’apparut pour la première fois d’une manière très nette : je ne fais plus rien. Tout ne fait que m’arriver. »
La jeune Mieko vient de mourir d’une pneumonie fulgurante. Allongée dans le salon familial, elle voit, entend et ressent toujours. Des hommes offrent de l’argent à ses parents miséreux en échange de sa dépouille et l’emportent. Elle devient alors la témoin muette, mais lucide, des différentes transformations qu’on impose à son corps au nom de la science. Impuissante, elle relate tout : l’hôpital, la salle de dissection, les étudiant·es de la faculté de médecine, les multiples interventions sur son cadavre… Mais quand sa lucidité s’éteindra-t-elle?
Écrite à la première personne du point de vue de la défunte, La jeune fille suppliciée sur une étagère est une nouvelle de l’auteur japonais Akira Yoshimura parue en 1959. Ce récit baigné de réalisme magique illustre de brillante façon comment la mort frappe de manière différente les êtres selon leur statut. L’auteur arrive habilement à lier des questions philosophiques sur la vie humaine aux enjeux concrets qui la façonnent tels que l’inégalité des classes sociales, l’accès aux soins médicaux et l’objectification du corps des femmes. Avec la justesse et la sensibilité qu’on lui connaît, Evelyne de la Chenelière signe l’adaptation pour la scène de ce récit où cohabitent noirceur et espoir.
Après Membrane de Chi Ta-wei (2024) et Les employés d’Olga Ravn (2023), Cédric Delorme-Bouchard poursuit sa démarche d’écritures scéniques atypiques au Prospero. Avec sa compagnie de création Chambre noire, il propose cette pièce audacieuse, un formidable terrain de jeu où le corps de l’interprète, sublime Larissa Corriveau, subit une série de mutations étonnantes. Sa pratique de scénographe et de concepteur lumière étant indissociable de son travail de metteur en scène, Delorme-Bouchard déploie un arsenal d’outils scéniques porteur de sens et visuellement puissant pour accompagner les réflexions suscitées par cette œuvre aussi déstabilisante que fascinante.
Veuillez noter que ce spectacle contient des effets stroboscopiques et un grand volume de fumée.
Une création de
Chambre noire
En coproduction avec
le Trillium et le Prospero
Texte
Akira Yoshimura
Traduction
Rose-Marie Makino-Fayolle © Actes Sud, 2002
Adaptation
Evelyne de la Chenelière
Idéation et mise en scène
Cédric Delorme-Bouchard
Avec
Larissa Corriveau, Jennyfer Desbiens
Scénographie et lumière
Cédric Delorme-Bouchard
Costumes
Marie-Audrey Jacques
Conception sonore
Simon Gauthier
Conception vidéo
Pierre Antoine Lafon Simard
Maquillages et coiffures
Angelo Barsetti
Effets spéciaux
Olivier Proulx
Conseil au mouvement
Danielle Lecourtois
Dramaturgie
William Durbau
Assistance à la mise en scène
Hélody Dupont-Proulx
Assistance au son
Pierre Tripard
Assistance à la scénographie
Charlotte St-Amour
Assistance aux costumes
Charlotte Maréchal
Coupe des costumes
Paul Rose
Studio d’enregistrement
La salle des machines
Direction technique
Jocelyn Proulx
Coordination de production (Théâtre du Trillium)
Stella Chayer-Demers
Photos des artistes
Akira Yoshimura
Akira Yoshimura (吉村 昭, 1927-2006) est l’auteur de plus de vingt romans et de plusieurs nouvelles. Son œuvre, reconnue pour son écriture sombre et chirurgicale, est souvent inspirée de faits divers et de légendes de la culture japonaise. Son roman Liberté conditionnelle (Hagoku 破獄) avait remporté le prestigieux prix littéraire Yomiuri en 1984 et a été adapté pour le grand écran par Shōhei Imamura sous le titre L’anguille (Palme d’or au Festival de Cannes) en 1997. L’adaptation de Naufrages (Hasen 破船) est quant à elle réalisée par Dominique Lienhard sous le titre Des feux dans la nuit, en 2020. Yoshimura a été très impliqué dans la vie littéraire de son pays et était membre du PEN International. La jeune fille suppliciée sur une étagère est une nouvelle parue en 1959.
Evelyne de la Chenelière
Écrivaine et comédienne, Evelyne de la Chenelière est une figure incontournable de la scène et de la dramaturgie québécoises. Ses pièces de théâtre, traduites et montées au Québec et au Canada comme ailleurs dans le monde, interrogent les limites du langage et l’expérience de l’écriture.
Sa pièce Bashir Lazhar a fait l’objet d’une adaptation au cinéma par le cinéaste Philippe Falardeau, sous le titre de Monsieur Lazhar. Le film a été mis en nomination pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Son plus récent texte, Le traitement de la nuit, a été créé par Denis Marleau à Montréal, ainsi qu’à Francfort dans sa traduction allemande, et a fait l’objet d’une lecture publique à la Comédie française à Paris.
Le parcours d’Evelyne de la Chenelière est marqué par une exploration formelle et un désir de questionner l’art vivant, tant par l’écriture que par le jeu. Sa singularité fait d’elle une artiste qui déjoue les attentes. Elle est présente dans les grandes institutions au Québec et à l’étranger, mais aussi dans le secret de leurs marges.
Cédric Delorme-Bouchard
Metteur en scène, scénographe et concepteur lumière, Cédric Delorme-Bouchard a signé plus de 250 conceptions pour le théâtre, la danse et l’opéra dans près d’une quinzaine de pays entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Europe et l’Asie. En 2017, il fonde la compagnie de création Chambre noire afin de développer une pratique de mise en scène qui explore la scénographie et la lumière comme médiums principaux du processus de création. Théâtre d’images ou d’écriture scénique, les productions de Chambre noire tendent à créer des œuvres à portée universelle, tout aussi visuellement saisissantes que porteuses de sens. En tant que metteur en scène et directeur artistique de Chambre noire, il a signé la mise en scène de sept créations depuis 2018 (Lamelles, Le vaisseau-cœur, Dispositif, Intérieur, Les employés, La nef, Membrane). En plus de sa pratique de metteur en scène et de concepteur, Delorme-Bouchard est professeur de scénographie au département de théâtre du Collège Lionel-Groulx et artiste enseignant à l’École nationale de théâtre du Canada.
Larissa Corriveau
Depuis sa sortie de l’école, Larissa a joué au théâtre pour une trentaine de metteur·ses en scène dont Marie Brassard, Philippe Boutin, Brigitte Haentjens, Cédric Delorme-Bouchard, Florent Siaud, Solène Paré, Omar Abusaada et plusieurs autres.
C’est toutefois en 2018 qu’elle a fait une entrée remarquée au cinéma dans le long-métrage Répertoire des villes disparues de Denis Côté (compétition officielle, 69e Berlinale). Son interprétation de la fragile et mystique Adèle a été unanimement saluée par la critique, qui l’a nommée « révélation du film » et pour laquelle elle est nommée comme meilleure actrice dans un rôle de soutien au 21e Gala Québec Cinéma ainsi qu’aux 8e Canadian Screen Awards. Elle renouvelle sa collaboration avec le cinéaste dans Hygiène sociale (70e Berlinale), Un été comme ça (71e Berlinale, nommée comme meilleure actrice dans un rôle principal aux 11e Canadian Screen Awards), ainsi que dans le rôle-titre du film Mademoiselle Kenopsia (76e Festival du film de Locarno). Elle joue également pour Stéphane Lafleur dans le long-métrage Viking (nommée comme meilleure actrice dans un rôle de soutien, 25e Gala Québec Cinéma) et pour le cinéaste Ara Ball (L’ouragan Fuck You Tabarnak!). Plus récemment, elle a tenu le rôle-titre du long-métrage Le train de Marie Brassard dont la sortie est prévue en 2025. À la télévision, elle a notamment joué dans Toute la vie, À cœur battant, Le 422, Léo, Motel Paradis et Les armes.
Finaliste à deux reprises du prix Arthur Rimbaud de la Maison de Poésie de Paris (2007 et 2008), ses poèmes ont été lus dans de nombreux événements et publiés dans des périodiques littéraires à Montréal et à Paris. Larissa a également réalisé des vidéoclips pour les groupes de la scène musicale underground Essaie Pas, Teste Ta Date et Marie Davidson.
Jennyfer Desbiens
Jennyfer Desbiens est artiste en théâtre de création. Depuis 2008, elle développe une pratique enracinée dans le mime corporel dramatique, amorcée auprès de la compagnie Omnibus, avec qui elle a participé à plusieurs projets, dont Rêves, chimères et mascarade (2009-2010) et Plywood (2016). Formée en études classiques à l’Université de Montréal (baccalauréat et maîtrise), elle poursuit depuis 2018 une recherche doctorale en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal, où elle s’interroge sur l’adaptation scénique des sources anciennes et des enjeux éthiques qu’elle soulève. Elle collabore depuis plusieurs années avec la compagnie Chambre noire, sous la direction de Cédric Delorme-Bouchard, au sein de projets où le corps et la lumière occupent un rôle central. Elle a notamment pris part aux créations Lamelles (2017-2019), Intérieur (2022) et Les employés (2021-2023), ainsi qu’aux œuvres Le Vaisseau-Cœur (2019) et La Nef (2023), coproduites avec la compagnie B.O.P. Au sein de la compagnie Agora, elle a participé à titre de conseillère dramaturgique à la création d’En attendant Œdipe (2022–2025), une adaptation clownesque de la plus célèbre tragédie de Sophocle, mettant à profit sa connaissance des sources antiques. Dans cette nouvelle création de Chambre noire, elle poursuit son travail de présence scénique dans un rôle entièrement corporel et sensible.
Affiche
Portrait par Jodi Heartz et Alex Blouin
Conception et design par Principal