Salle principale

Koulounisation

26 SEP → 7 OCT 2023

Texte, mise en scène et interprétation
Salim Djaferi

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septembre 2023
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* Rencontre avec l’équipe après la pièce

Résumé

« Tout commence avec une question : comment dit-on “colonisation” en arabe? »

Né de parents issus de l’immigration algérienne en France, Salim Djaferi se rend à Alger en 2018, déterminé à combler les lacunes de ses connaissances sur la colonisation. Il cherche dans une librairie la section consacrée à la Guerre d’Algérie. Or, il n’y en a pas. Les ouvrages en question se trouvent plutôt sous « Révolution ». Prenant conscience de l’importance des mots, l’artiste s’engage alors dans une enquête sémantique sur les traces de ses récits familiaux et de l’Histoire avec un grand H.

De rencontres en anecdotes, ce spectacle ludique et sensible s’inspire des récits des autres, et des mots employés pour raconter ces histoires. On lui dit notamment que « la colonisation, c’est comme de la visite qui s’impose trop longtemps! » Tout en faisant état de ses trouvailles, Salim Djaferi façonne le plateau autour de lui et manipule de simples objets qui acquièrent alors un fort pouvoir d’évocation. De fil en aiguille, l’espace scénique devient une métaphore de son sujet.

Diplômé du Conservatoire Royal de Liège en 2015, l’acteur, auteur et metteur en scène Salim Djaferi s’impose déjà comme un artiste incontournable de la scène belge. Il propose des créations à la fois théâtrales, plastiques et documentaires. Avec Koulounisation, qui a remporté le Prix Lycéen et le prix SACD du Festival Impatience 2022 à Paris, il creuse l’épineuse question de la colonisation française en Algérie avec talent, humour et passion. Après un passage remarqué au Festival Off Avignon en 2022, de même qu’à Bruxelles, Liège, Lyon, Tours, Montpellier et Le Cap en Afrique du Sud, la pièce est présentée pour la première fois en Amérique du Nord.

En parallèle de la présentation de Koulounisation, le Prospero accueille deux discussions en collaboration avec le Groupe d’études sur le colonialisme québécois : Traduire la violence coloniale le 19 septembre à 17 h et Figures de l’imaginaire colonial québécois le 21 septembre à 17 h.

  • Une création de

    Salim Djaferi, hébergé par Habemus papam

  • Texte, mise en scène et interprétation

    Salim Djaferi

  • Écriture de plateau

    Delphine De Baere

  • Aide à l’écriture

    Marie Alié, Nourredine Ezzaraf

  • Scénographie

    Justine Bougerol, Silvio Palomo

  • Lumière

    Laurie Fouvet

  • Dramaturgie

    Adeline Rosenstein

  • Assistance à la mise en scène

    Clément Papachristou

  • Développement, production et diffusion

    Habemus papam

  • Coproduction

    Les Halles de Schaerbeek, Le Rideau de Bruxelles, l’Ancre – Théâtre Royal de Charleroi

  • Soutien

    Fédération Wallonie-Bruxelles, Commission communautaire française, Bourse d’écriture Claude Étienne, SACD, Chaufferie-Acte1, La Bellone-Maison du Spectacle (BXL/BE), Théâtre des Doms, Théâtre Episcène, Zoo Théâtre

Bande-annonce

Photos du spectacle

Dans les médias

  • L’intelligence du propos, la finesse du langage et leur matérialisation poétique dans l’espace scénique confèrent au théâtre documenté de Koulounisation un intérêt indéniable que l’attention soutenue de la salle confirme. La joie procurée par cette quête des mots et des sens, non exempte d’indignation, se communique au public et l’accompagnera bien après le dernier salut de Salim Djaferi.

  • ★ ★ ★ ★
    [Salim Djaferi] mélange de manière ludique et intime des pans de son histoire familiale ainsi que ses recherches pour aller à la source étymologique du mot « colonisation » en arabe. Ses trouvailles sont fascinantes.

  • Absolument fascinant! Au risque de trop en dire, le critique choisira de taire toutes les trouvailles ingénieuses qu’emprunte le créateur pour passer ses messages visuellement mais dira au public potentiel qu’il faut voir ce spectacle duquel on sort grandi, nourri, touché, bouleversé, … tout autant que diverti et léger. Habile.

  • Déconcertant et dans le même temps, ludique, envoûtant.

  • Koulounisation est un spectacle critique sans être moralisateur. Les observations de l’auteur sont apportées de façon ludique. Le jeu à la fois physique et sensible de Salim capte rapidement l’attention des spectateurs et la conserve tout au long de la représentation.

  • L’histoire du colonialisme, il regrette de ne pas l’avoir apprise à l’école. […] Tant que cette histoire n’est pas ouvertement discutée, “il faut que quelqu’un en prenne la charge”, de diverses façons, afin de s’assurer qu’elle circule, estime le dramaturge. “De ça, moi, j’ai fait théâtre”.

  • Ce n’est pas le récit d’événements précis, c’est de voir comment le colonialisme abime une culture, abime une langue, réduit un imaginaire, modifie des façons de penser, d’envisager la famille, les liens avec les autres. Et ça, c’est quelque chose qui se réfléchit dans plusieurs autres histoires coloniales.

  • Salim Djaferi affirme que son spectacle n’est pas un cours d’histoire. “Il déroule plutôt des vécus et des points de vue de personnes qui sont encore touchées aujourd’hui par cette histoire [de la colonisation de l’Algérie].”

  • Salim Djaferi livre un spectacle magistral dont l’humour n’a d’égal que l’intelligence

  • Koulounisation ose empoigner un sujet vertigineux et douloureux, que l’outil linguistique offre d’aborder non sans révolte mais avec calme, curiosité, empathie, intelligence – celle qui relie le coeur et l’esprit.

  • Il présente là son premier spectacle en tant que metteur en scène, s’attaquant à un sujet douloureux avec humour et sensibilité.

  • [L]a théâtralité de Salim Djaferi montre dès le départ qu’elle n’est absolument pas frontale et accusatrice mais profondément accueillante et suspendue. Cet anti-discours va de pair avec la problématique fondamentale qui anime ce Koulounisation, à savoir la nécessaire collision entre le langage et la singularité des imaginaires, la nécessaire relativisation et réouverture des mots par les réalités singulières qu’ils vont engendrer.

  • [L]a voix claire et posée de Salim Djaferi maintient jusqu’au bout la tension entre une forme douce et épurée, et la violence des faits relatés. Au lieu de scènes spectaculaires et de coups d’éclats, la mise en scène joue des symboles pour créer des images d’autant plus fortes qu’elles se composent directement dans l’esprit des spectateurs.

Photos des artistes

Salim Djaferi

Formé à l’ESACT de Liège, Salim Djaferi est acteur, auteur et metteur en scène. Il vit et travaille à Bruxelles. C’est la création in situ Almanach du Collectif éphémère Vlard présentée au Festival Emulation 2017 au Théâtre de Liège qui l’impose comme tête chercheuse, exigeante et engagée de la jeune scène belge. Il exprime déjà son goût pour le théâtre documenté qu’il ne cessera de développer, à la fois comme acteur et acteur/auteur en collaborant avec Sanja Mitrovic (Do you still love me?, 2015) et Elena Dorassiotto et Benoît Piret (Des Caravelles et des Batailles, 2019). Ou encore plus régulièrement avec Adeline Rosenstein et Clément Papachristou. Après l’installation/performance Sajada/Le lien (2019), le fruit d’une collecte de témoignages et de tapis de prière musulmans auprès des personnes pratiquantes en Belgique, au Maroc et en France, Salim Djaferi crée son premier spectacle au théâtre Koulounisation en 2021 aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles. Après un long travail d’enquête, il y interroge et approfondit la question de la colonisation française en Algérie dont sa famille est originaire, mettant au jour les intimités reliées entre histoires de famille et Histoire, violences de guerre et déplacements, et langage et Histoire.

  • Affiche

    Photo par Thomas Jean Henri | Design par Principal