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La pièce s’inspire librement du roman du XVIIIe siècle, Pamela ou la vertu récompensée de Samuel Richardson. L’œuvre à succès de Richardson, qui suscita frénésie et indignation à sa sortie en 1740, préfigurait déjà Les liaisons dangereuses de Laclos (1782) et aurait également influencé Sade pour Justine ou les Malheurs de la vertu (1791).
Dans son adaptation libre du roman, Martin Crimp se concentre sur les zones d’opacité du rapport entre les personnages Homme et Femme. Il explore la brutalité du désir et du pouvoir masculin. Il s’attarde sur le duel entre les protagonistes et les rapports de domination qui persistent à ce jour dans nos fictions comme dans nos sociétés contemporaines (genre, classe, etc.)
« Cette pièce avait suscité beaucoup d’émois à sa création au Théâtre national de Londres en 2019. Elle ne met pas en scène des enfants de chœur. Se tenant constamment sur la ligne de crête, pour citer Laure Adler à propos de l’auteur, les figures qu’ils convoquent, Crimp en fait, en quelque sorte, le procès sans connaître l’issue de la délibération laissant le soin à l’assistance de tenir le rôle du jury et de l’accusé tout à la fois. Il y a longtemps qu’il ne parle plus de son écriture comme étant une écriture mettant en scène des dialogues. Il parle plutôt de transactions. En ce que le langage entre nous est pouvoir et à la fois le vecteur de la violence de ce pouvoir. L’auteur nous donne à voir et à entendre la violence du monde qui se produit derrière des portes closes, mais aussi en plein jour, sous les yeux des passants et des complices, des collaborateurs et des clients. » — Christian Lapointe
Veuillez noter que cette pièce aborde de nombreux sujets qui pourraient être offensants pour certaines personnes.
Durée : 2 h
PROGRAMME
Coproduction
Le Groupe de la Veillée et Carte Blanche
Texte
Martin Crimp
Traduction et mise en scène
Christian Lapointe
Avec
Céline Bonnier, Lise Castonguay, Laura Côté-Bilodeau, Emmanuel Schwartz
Dramaturgie
Andréane Roy
Lumières
Anne-Marie Rodrigue Lecours
Costumes
Virginie Leclerc, assistée de Fruzsina Lanyi
Décor et accessoires
Claire Renaud
Musique
Nicolas Basque
Intégration sonore
Gabriel Filiatrault
Intégration vidéo
Lionel Arnould, Dominique Hawry
Maquillage
Justine Denoncourt
Peinture scénique
Camille Picher
Assistance à la mise en scène
Emanuelle Kirouac-Sanche
Régie de plateau
Nicolas Barnoud, Amélie-Claude Riopel
Le texte original de Martin Crimp est disponible à L’Arche dans la traduction de Christophe Pellet et Guillaume Poix. www.arche-editeur.com
L’auteur britannique Martin Crimp, né à Dartford en 1956, est une figure incontournable de la dramaturgie contemporaine. Héritier de Samuel Beckett, d’Eugène Ionesco et de Harold Pinter, le théâtre de Crimp se caractérise par un travail d’exploration et d’expérimentation sans cesse renouvelé. Sa dramaturgie en est une qui questionne autant les codes réalistes de la représentation fictionnelle que les conventions d’écriture liées à la construction du personnage et de la fable. L’un des thèmes de prédilection de Crimp est celui des rapports de domination entre les individus, dans les sphères de l’intime et du politique. Ses pièces ouvrent généralement sur une situation réaliste qui a les apparences de la banalité, mais à l’intérieur de laquelle l’auteur introduit graduellement des fissures et de l’étrangeté, laissant ainsi affleurer les jeux de pouvoir, la violence enfouie ainsi que les zones de désir et d’opacité intrinsèques aux relations interpersonnelles.
Martin Crimp est l’un des rares dramaturges du théâtre contemporain anglais, avec Sarah Kane et Caryl Churchill, qui ait su traverser les frontières avec succès. Ses pièces sont inscrites au répertoire de nombreux théâtres en Europe et en Amérique.
Auteur, metteur en scène, acteur et pédagogue, Christian Lapointe est l’une des têtes chercheuses du théâtre de création au Québec. Depuis le début des années 2000, il a créé plus de 25 spectacles. Il a mis en scène deux pièces au sein de la compagnie de création Carte Blanche avant d’en devenir codirecteur artistique, en 2013, d’abord en duo avec le scénographe Jean Hazel, puis en solo, depuis juin 2017. Il trace depuis une vingtaine d’années un parcours singulier créant des objets théâtraux d’une exigeante densité.
Christian Lapointe travaille, selon les mots du critique Hervé Guay, à des « expériences atypiques dont on sort rarement indemne », que ce soit à travers ses relectures d’auteurs symbolistes (Yeats, Maeterlinck, Villiers de L’Isle-Adam, dont il a monté Axël, qualifié d’irreprésentable, en 2006), une mise en scène d’un diptyque de textes de Marguerite Duras, en 2013, ou des écritures de plateau de textes contemporains (Vu d’ici, d’après le roman de Mathieu Arsenault, en 2008, L’enfant matière de Larry Tremblay, en 2012, Outrage au public de Peter Handke et Oxygène de Yvan Viripaev, en 2013, Dans la République du bonheur de Martin Crimp, en 2015, mais aussi des textes de Claude Gauvreau, Fausto Paravidino et Mark Ravenhill).
Son travail a été récompensé à plusieurs reprises (Prix John-Hirsch du Conseil des arts du Canada ; prix décernés par l’AQCT, en 2014, 2015 et 2016, pour les pièces Oxygène, Tout Artaud?!, Dans la République du bonheur, Sauvageau Sauvageau). En 2016, il était finaliste du Prix Siminovitch, qui rend honneur à l’excellence et à l’innovation dans le milieu du théâtre canadien.
Le spectacle au Prospero offre également une première rencontre entre deux virtuoses du théâtre. C’est une occasion immanquable d’admirer Céline Bonnier et Emmanuel Schwartz dans tous leurs états, déployant différents tons et registres de jeu […]. Une formidable partition pour des interprètes qui y engagent totalement leur audace, leur forte présence, leur maîtrise.
Marie Labrecque, Le Devoir, 22 février 2022 La prestation de Céline Bonnier et d’Emmanuel Schwartz est carrément électrisante. Les ruptures de ton dans le récit nous permettent de constater la virtuosité des deux acteurs, l’ampleur de leur registre de jeu. Une collègue a eu l’image de bolides de Formule 1 pour illustrer leur performance. Or, ils font aussi penser à deux stradivarius, tellement la richesse de leur instrument semble sans limites. Une mention aussi à Lise Castonguay, savoureuse dans le rôle de la servante de la maison, aussi perverse que ses maîtres.
Luc Boulanger, La Presse, 24 février 2022 [Le spectacle] est un tour de force théâtral qui permet de réunir une excellente distribution sur une même scène. […] Du grand théâtre. Voire même du théâtre qui dérange, ce qui est encore mieux.
Hugo Prévost, Pieuvre.ca, 22 février 2022 Christian Lapointe n’est pas étranger à la cruauté et à la violence en filigrane dans l’œuvre de Martin Crimp, et ses mises en scène réussissent, à tous les coups, à matérialiser une langue qui se brandit comme un poignard, comme une épée sortie de son fourreau.
Mégane Desrosiers, Revue Jeu, 21 février 2022 Le duo Emmanuel Schwartz et Céline Bonnier remplit ses promesses dans la peau de personnages troublés, qui naviguent entre manipulation et dépendance. Le comédien manie avec précision les variations soudaines d’humeur, tandis que l’actrice est convaincante avec celle qui ne s’en laisse pas imposer, mais qui veut quand même plaire.
Emmanuel Martinez, Le Journal de Montréal, 21 février 2022 [La pièce] présente des personnages amusants, qui agissent de façon tout à fait imprévisible dans un échange où chacun essaie constamment d’avoir le dessus sur l’autre. Ils sont complexes, pleins de failles et de défauts et il est difficile, voire impossible, de savoir « qui a le gros bout du bâton ». Céline Bonnier et Emmanuel Schwartz nous présentent ainsi un duel des plus intrigants.
Caroline Poliquin, theatre.quebec, 21 février 2022 Il évoque la violence, la décrit et la décrie, dans une langue très puissante, sans qu’il n’y ait jamais de violence physique sur scène. C’est comme s’il nous permettait de voir le monde avec une loupe grossissante pour nous faire réaliser comment la violence est présente dans notre vie.
Stéphanie Morin, La Presse, 15 février 2022 La pièce est une charge contre le patriarcat occidental, le machisme et le pouvoir masculin, note le comédien. Mais le propos est extrêmement nuancé, parfois mystérieux.
Emmanuel Martinez, Le Journal de Montréal, 13 février 2022 Chez Crimp, explique Lapointe, il n’y a pas de retard entre la pensée et la parole. Comme si les personnages étaient constamment en remue-méninges, ils pensent à voix haute et au présent. Le dramaturge donne ainsi à entendre, pour ne pas dire à voir, l’écriture qui se fait.
Christian Saint-Pierre, Le Devoir, 12 février 2022 Christian Lapointe discute avec René Homier-Roy de la pièce et de l’écriture de Martin Crimp.
Culture Club, ICI Première, 5 février 2022
Photo de la marquise
Maxyme G. Delisle / Consulat