Salle principale

DÉCLARATIONS

Texte
Jordan Tannahill

Traduction
Fanny Britt

Mise en scène
Mélanie Demers

Avec
Vlad Alexis, Marc Boivin, Claudia Chillis-Rivard, Macha Limonchik, Jacques Poulin-Denis

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novembre 2022
mardi 120 h (Complet)
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samedi 1916 h (Complet)
* Rencontre avec l’équipe après la pièce

Résumé

Voici moi qui mouille mon lit quand j’avais douze ans
Voici une érection
Voici un secret
Voici une arme
Voici moi, qui craque


Dans l’avion, peu après avoir appris que sa mère est atteinte d’un cancer incurable, l’artiste torontois de renommée mondiale Jordan Tannahill écrit dans l’urgence des centaines d’affirmations. Les réminiscences s’entremêlent, se côtoient, oscillent entre beauté et traumatisme. L’auteur note les objets, les événements, les sensations, les souvenirs visuels, olfactifs ou auditifs qui lui traversent l’esprit : la balançoire dans la cour, l’odeur du gazon fraîchement coupé, le Big Bang, sa mère qui coupe des oignons dans la cuisine un dimanche après-midi. Il tente, avec ces courtes phrases, de capturer l’essence d’une vie à la fois absurde et fragile.

Sur scène, une envoûtante machine théâtrale s’active alors que cinq interprètes performent un geste sur chacune de ces courtes déclarations. Hors de question de répéter les mêmes mouvements d’une représentation à l’autre. La partition gestuelle générée chaque soir de manière spontanée reste vivante et vibrante. Un réel défi pour les performeur·euses qui doivent constamment renouveler l’impulsion et redécouvrir chaque phrase.

Ce ballet complexe et fascinant est orchestré par l’incroyable chorégraphe Mélanie Demers, qui partage et célèbre la vision de l’auteur sur le caractère unique de la représentation scénique, cette puissante expérience qui ne peut avoir lieu qu’une seule fois. Une première expérience de mise en scène pour cette artiste acclamée.

L’adaptation québécoise du texte est signée par l’autrice Fanny Britt. Sa traduction conserve le côté incisif et mordant de ces courtes déclarations punchées, de tous ces fragments qui composent une vie, en forme de déclaration d’amour à une mère disparue.

  • Une création du

    Prospero

  • En coproduction avec

    MAYDAY

  • Texte

    Jordan Tannahill

  • Traduction

    Fanny Britt

  • Mise en scène

    Mélanie Demers

  • Avec

    Vlad Alexis, Marc Boivin, Claudia Chillis-Rivard, Macha Limonchik, Jacques Poulin-Denis

  • Assistance à la mise en scène et répétitrice

    Anne-Marie Jourdenais

  • Dramaturgie

    Angélique Willkie

  • Scénographie et accessoires

    Odile Gamache

  • Assistance aux accessoires

    Jeane Landry-Proulx

  • Costumes

    Elen Ewing

  • Assistance aux costumes

    Fany Mc Crae

  • Lumières

    Claire Seyller

  • Musique

    Frannie Holder

  • Stagiaire à la musique

    Dana Maldonado

  • Maquillages et coiffures

    Justine Denoncourt-Bélanger

  • Coach vocal

    François Grisé

  • Régie générale

    Hannah Kirby

  • Régie téléprompteur

    Jeane Landry-Proulx

Photos du spectacle

Entretien avec Macha Limonchik et Mélanie Demers : regard privilégié sur le processus de création

« Au théâtre on nous dit toujours “Il faut que ça reste vivant!”. Avec Déclarations, j’ai la chance d’appliquer cette idée très concrètement, et c’est vraiment intéressant. » – Macha Limonchik

« J’aime que le spectacle dépasse mes idées. J’aime me laisser surprendre. Ce qui est important, c’est que ma petite étincelle fasse place à quelque chose de plus grand, à une chose à laquelle je n’aurais jamais pensé. » – Mélanie Demers

Cliquez ici pour lire l’entretien

Jordan Tannahill

Jordan Tannahill est un écrivain et un réalisateur canadien, décrit comme étant « l’un des jeunes dramaturges, cinéastes et artistes multidisciplinaires les plus accomplis du Canada » (Toronto Star), et « l’enfant terrible du théâtre canadien » (Libération). Ses pièces ont été traduites en dix langues et récompensées par de nombreux prix. Il est d’ailleurs le plus jeune artiste à avoir reçu deux fois le prix du Gouverneur général. Parmi ses livres, citons le formidable roman Liminal, lauréat du Prix des Jeunes Libraires 2021 en France, et The Listeners, finaliste du Prix Giller 2021, de même que le recueil d’essais Theatre of the Unimpressed. En 2019, CBC Arts désignait Jordan Tannahill comme l’un des soixante-neuf Canadiens LGBTQ, vivants ou décédés, qui ont façonné l’histoire du pays.

Mélanie Demers

Artiste multidisciplinaire, Mélanie Demers fonde à Montréal la compagnie MAYDAY, en 2007. Explorant le lien puissant entre le poétique et le politique, elle approfondit son engagement avec des œuvres aux formes hybrides. Parallèlement à sa pratique chorégraphique, Mélanie Demers enseigne le mouvement dans les grandes écoles de théâtre, agit à titre de conseillère sur plusieurs productions théâtrales et s’engage dans une pratique littéraire. Sa fascination pour les mots et les gestes se cristallise avec WOULD (2015), qui remporte le prix du CALQ de la meilleure œuvre chorégraphique. Alliant théâtralité, littérature, musique et arts visuels, un cycle nouveau commence en 2021 avec la mise au monde des œuvres La Goddam Voie Lactée, Confession Publique et Cabaret Noir. En 2021, Mélanie Demers reçoit le GRAND PRIX de la danse de Montréal, celui-ci souligne la marque unique qu’elle laisse sur son époque.
À ce jour, elle a chorégraphié plus de trente œuvres et a été présentée dans les festivals et théâtres d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie.

Vlad Alexis

Au petit écran, Vladimir foule, entre autres, les plateaux de Trauma, de Mary Kills People, de The Moodys et de D. Cut. En 2022, il se joint aux distributions d’Aller Simple, une réalisation de Yan Lanouette Turgeon, ainsi que de la prisée série quotidienne District 31 dans laquelle il joue le rôle de Jordan Beaucage.
Au grand écran, Vladimir joue dans X-men Apocalypse de Bryan Singer, dans Stonewall de Roland Emmerich et dans Arlette de Mariloup Wolfe. En 2022, Vladimir décroche un rôle principal dans le prochain long-métrage DRAG de Sophie Dupuis qui prendra l’affiche en 2023.
Sur les planches, Vladimir rejoint les rangs de la comédie musicale d’Hairspray (m.e.s de Denise Filiatrault) en 2013 pour ensuite, en 2020, suivre la vision de Mélanie Demers dans Vers Solitaires. En 2021, il est de la production Cabaret Noir, spectacle avec lequel il tournera le Québec, puis l’Ontario jusqu’en février 23.

Marc Boivin

Danseur, improvisateur, enseignant et chorégraphe, Marc Boivin commence sa carrière au Groupe de la Place Royale à Ottawa sous la direction de Peter Boneham et en 1985 se joint à Ginette Laurin et sa jeune compagnie O Vertigo Danse. Depuis 1991 c’est à titre de pigiste qu’on le retrouve dans le travail de plusieurs chorégraphes d’ici et d’ailleurs nommément Louise Bédard, Mélanie Demers, Sylvain Émard, Jean-Pierre Perreault, Tedd Robinson et Catherine Tardif. Affilié à L’École de danse contemporaine de Montréal depuis 1987 il enseigne et chorégraphie régulièrement dans diverses écoles et organismes à travers le Canada. Marc Boivin est président de l’Espace Perreault – Transmissions chorégraphiques depuis 2006. Il a aussi présidé le conseil d’administration du Regroupement québécois de la danse de 2010 à 2014 et siégé au Conseil des arts de Montréal de 2005 à 2010. Marc Boivin remporte en 1999 le prix Jacqueline-Lemieux, décerné par le Conseil des arts du Canada et en 2014 le prix Dora Mavor Moore pour son interprétation dans la pièce WOULD, dansé au côté de Kate Holden, une chorégraphie de Mélanie Demers.

Claudia Chillis-Rivard

Claudia Chillis-Rivard est une jeune comédienne graduée de l’École Nationale de Théâtre du Canada en 2018. Sur scène, elle s’est démarquée dans Jusqu’au bout d’Éric Jean, Les Louves de Solène Paré, Le reste vous le connaissez par le cinéma et Les Beaux Dimanches de Christian Lapointe, La Retraite de Philippe Cyr, Les Trois Soeurs de Florent Siaud, et Hamlet-Machine de Jocelyn Pelletier.
En 2022, Claudia a campé le rôle de Marie-Laurence dans Et plus je suis inadéquate et plus je suis inadéquate d’Alice Dorval, présenté au Festival du Jamais Lu.
En plus de détenir une formation en surimpression vocale et d’avoir donné sa voix à plusieurs projets, on a pu la voir dans le pilote de la websérie de fiction écrite et réalisée par Jérémie Scoulsky Garde ça propre, dans le rôle principal de Rosalie.

Macha Limonchik

La talentueuse comédienne Macha Limonchik a eu des rôles marquants autant à la télévision qu’au théâtre. À peine ses études achevées, elle était déjà en tournée mondiale avec Robert Lepage, jouant le Cycle de Shakespeare, puis Les sept branches de la rivière Ota.
Par la suite, on l’a vue régulièrement sur les scènes montréalaises, notamment dans Je disparais, Les lettres d’amour, Des fraises en janvier, Du vent entre les dents et Albertine, en cinq temps. Elle fait aussi partie de la pièce Les muses orphelines (Compagnie Jean Duceppe) en tournée québécoise. Sur les planches du TNM, elle a joué dans Une adoration, La mégère apprivoisée, L’échange, Beaucoup de bruit pour rien, Le Balcon, Caligula et L’Idiot. Dernièrement, en 2018, on a pu la voir dans Nyotaimori au Théâtre d’Aujourd’hui, dans Colonisées (2019), Chansons pour filles et garçons perdus (2019). Au début de l’année 2023, Macha foulera les planches du Rideau Vert dans la production Une maison de poupées 2, une mise en scène de Marie-France Lambert.
À la télévision, elle a contribué au succès de Deux frères, L’ombre de l’épervier, Ces enfants d’ailleurs, Pure Laine et L’amour avec un grand A. Elle a également incarné l’inoubliable Claire de la série La vie, la vie, et toujours sous la plume de Stéphane Bourguignon, elle a marqué le public dans la délicieuse comédie Tout sur moi. En 2014, elle incarne Danièle dans la série de Richard Blaimert Nouvelle Adresse. En 2017, elle tient le rôle de Sarah Dembski dans la série Fatale-Station signée de nouveau par Stéphane Bourguignon. Macha a également joué dans les deux saisons de la websérie Féminin, Féminin et dans la saison 2 de la série Trop. En 2019, elle s’illustre dans la série Le Monstre et l’an dernier, en 2020, dans Clash. À l’heure actuelle, on peut voir le talent de Macha dans la série NOUS et dans La Faille à TVA. Elle se démarque aussi dans la série Larry, nouvelle série de Stéphane Bourguignon sur ICI Tou.tv, dans laquelle elle tient le rôle-titre féminin.

Jacques Poulin-Denis

Jacques Poulin-Denis est un chorégraphe et un artisan des arts de la scène à l’imaginaire décalé. Ses œuvres abordent la puissante vulnérabilité et la résistance de l’humain face à l’engrenage de nos systèmes modernes, l’autodétermination de l’individu et sa capacité – parfois faillible – d’agir sur sa propre vie.
Sa démarche chorégraphique, teintée de théâtralité, se caractérise par l’influence de sa formation musicale et par la création de dispositifs (prothèse, machine, senseur) sur lesquels le mouvement s’appuie pour générer une forme de chorégraphie assistée, faisant écho à son propre handicap.
Son travail a été présenté dans une vingtaine de villes canadiennes ainsi qu’aux États-Unis, en Europe et en Asie. Artiste associé à l’Agora de la danse jusqu’en 2022, ses œuvres les plus récentes incluent *ON / OFF *(2022), Punch Line (2020), Running Piece (2018) et l’installation chorégraphique Train-Train (2021) présentée au Musée d’art de Joliette.
Développant une approche de création interdisciplinaire qu’il enseigne régulièrement sous forme d’ateliers, Jacques Poulin-Denis est également un proche collaborateur de la chorégraphe Mélanie Demers à titre d’interprète et de concepteur sonore. En 2009, il fonde Grand Poney, compagnie interdisciplinaire dont il assure la direction générale et artistique.

Photos

Dans les médias

  • Pour sa première mise en scène au théâtre, la chorégraphe Mélanie Demers confère une présence spectaculaire au texte exalté et itératif du dramaturge torontois Jordan Tannahill. La rencontre entre les explorations esthétiques de l’une et la parole performative de l’autre crée des moments singuliers, où la charge émotive arrive à émerger de la forme. Il s’agit bien d’une expérience inédite, qui donne à voir des créateurs et des créatrices renversant·es en action.

  • Défendue par cinq interprètes d’une grande agilité, la pièce est poétique en même temps que cinétique, elle explore la musicalité du langage et celle du corps, elle fait appel à la choralité tout en tablant sur la singularité, elle met la précision au service de la spontanéité, voire de l’improvisation.

  • 7,5 / 10
    [L]es interprètes réussissent par moments à atteindre ce vertigineux point d’équilibre où la scène s’efface pour laisser place au vivant, au moment présent, ce qui demande un libre abandon qu’on ne peut que saluer.

  • [L]a mise en scène est d’une qualité époustouflante. Tous les mouvements sont accomplis avec une telle fougue par les acteur·rice·s qu’en dépit de leur côté mécanique, ils semblent spontanés, motivés par le discours qui les traverse alors que chacun·e se laisse subjuguer par le monologue.

  • [L]e spectacle lance au public une invitation directe, il teste notre capacité d’introspection, notre aptitude à se mettre aussi en jeu, à risquer une écoute différente et à lire ce qui puisse exister entre le texte et le geste. La force de la représentation tient dans sa capacité à suggérer ces éléments par des voies somatiques et atmosphériques. Loin de représenter la mort qui rôde, c’est la sensation de son approche qui est ici mise en scène.

  • [L]’interprétation est envoûtante sans pour autant être trop étourdissante et laisse place à tout le poids des mots et de l’intention de l’auteur. La traduction signée Fanny Britt est précise et bien rythmée.

  • La chorégraphe Mélanie Demers a relevé le défi improbable de rendre sur scène l’esprit inusité du texte, qui allie un grand humanisme à un deuil annoncé, des détails tendres et d’autres plutôt sexuels, ainsi qu’un esprit politique et militant. […] Les interprètes sont habités par les mots de Tannahill et pas une seule fois ils ne décrochent de leur transe.

  • La réussite de ce ballet complexe repose principalement sur les interprètes. Ceux-ci doivent constamment renouveler les mouvements effectués tout en récitant le texte qu’ils lisent sur un téléprompteur. L’expérience demande de l’abandon, tant de la part du public que des artistes. Ces derniers, issus des milieux du théâtre et de la danse, se prêtent au jeu avec agilité. Le tout donne un spectacle d’une grande poésie dont chaque représentation est unique.

  • ★★★★
    [U]ne expérience sensorielle, auditive et picturale qui dépasse ce que l’on a vu jusqu’à présent, même dans la dramaturgie alternative montréalaise.

  • Immergetevi tutto d’un fiato in Déclarations, un viaggio all’interno dell’Uomo e della sua essenza di una rara forza e bellezza. (Traduction libre : Plongez d’un souffle dans Déclarations, un voyage dans l’humain et son essence d’une force et d’une beauté rares.)

  • Déclarations est une parole d’une grande beauté, [u]ne partition étonnante. […] Les contraintes de l’auteur apporte une fraîcheur renouvelée chaque soir.

  • Chacun de ces fragments est accompagné d’un geste qui change à chaque représentation, qui devient alors unique, mentionne la chorégraphe originaire de Québec. C’est très touchant, très beau. C’est une narration à cent lieues de ce qu’on connaît.

  • J’aime dire que les performeurs sont les vecteurs de quelque chose qui les traverse. Le plus libres ils sont devant ce qui les surprend, le plus profond, le plus drôle et le plus intéressant [le spectacle] devient. Notre travail est de respecter ces vides-là tout en donnant des clés pour amener les gens à entrer dans le trip. C’est un défi de tous les jours.

  • [L’auteur Jordan Tannahill et moi], nous partageons ce désir de faire vivre les choses dans une espèce d’authenticité et de spontanéité. Nous avons abordé le texte de façon non psychologisante. Le sens émerge seul. Essayer d’en ajouter aurait été mal venu. Danser et faire résonner les mots, c’est ce que nous essayons de faire. Comme en poésie.

  • C’est le plus beau défi qu’on m’a donné dans mon métier. […] Il faut se poser plein de questions qui n’auront pas nécessairement de réponses, mais qui nous poussent à chercher au plus profond de nous. C’est un cadeau.

  • Jordan Tannahill est un “petit surdoué” célébré dans le monde, mais ignoré au Québec, né à Ottawa, révélé à Toronto, et vivant maintenant à Londres. […] On retrouve dans ses obsessions l’omniprésence de la mère, le sexe comme métaphore de la vie, la quête infinie de l’art et, sujet intime et ultime s’il existe, la mort.

  • Affiche

    Vlad Alexis © Melissa Gamache | Design par Principal

  • Bande-annonce

    Vidéaste : Xavier Curnillon | Directeur de la photographie : Yann-Manuel Hernandez | Musique : Frannie Holder | Prise de son : Thierry Gauthier